Qui dit ménage du printemps dit Résidus domestiques dangereux

Qui dit ménage du printemps dit Résidus domestiques dangereux

Par Nataël Bureau

Avec la hausse du thermomètre et le début des projets d’été, le printemps est l’occasion de faire de la place chez soi et de se débarrasser de toutes sortes d’articles non utilisés, périmés ou défectueux. Pour faire suite à notre article sur les encombrants et les CRD, nous nous penchons cette fois-ci sur les résidus domestiques dangereux. Dans notre mire, nous avons les vieux pots de peinture, les huiles à moteur, les piles et biens d’autres produits.
Qu’est-ce qu’un résidu domestique dangereux ou RDD ?

C’est toujours un défi de se démêler parmi toutes les matières qu’un foyer peut générer. Mais ne vous inquiétez pas, les RDD sont faciles à identifier.

Tout d’abord, pensez à ce que vous entreposez dans ces pièces : la salle de bain, la cuisine, la salle de lavage, sous-sol ou placard ou bien dans le garage ou la remise. Il y a fort à parier qu’une bonne partie des produits entreposés à ces endroits soient des RDD.

Ensuite, un RDD a une ou plusieurs de ces quatre caractéristiques : corrosif, inflammable, toxique ou explosif.

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Finalement, vous tenez cette bouteille en main et vous vous demandez toujours s’il s’agit d’un RDD. Jetez un coup d’œil sur l’emballage et vous verrez si l’un de ces pictogrammes s’y trouve :

Si l’un de ceux-ci s’y trouve, alors il s’agit d’un résidu dangereux.

Que faire avec nos vieux RDD ?

Comme vous l’avez vu plus haut, les caractéristiques des RDD en font des matières qui ne peuvent se retrouver dans les collectes en bordure de rue. En effet, encore trop de RDD se retrouvent au dépotoir et constituent un risque important pour l’environnement, les installations de traitement et les employé.e.s œuvrant dans la gestion des matières résiduelles.

Si les RDD ne constituent qu’environ 1% des matières générées chez les particuliers, leur dangerosité pour la santé et l’environnement dépasse de loin en importance le faible poids qu’ils représentent parmi nos déchets. Lorsqu’envoyés au dépotoir, les RDD peuvent contaminer la nappe phréatique, ainsi qu’endommager les équipements (corrosion, inflammabilité, etc.). De plus, le transport et la disposition de matières toxiques ou dangereuses augmentent le risque pour la santé et la sécurité des travailleur.euse.s, tant lors de la collecte qu’au site d’élimination des ordures. En bref, on ne se débarrasse pas de nos RDD n’importe comment.

Plusieurs options s’offrent à nous lorsque nous venons de terminer notre grand ménage de printemps et que l’on a amassé tous les contenants de matières que nous pensons être des RDD. Nous pouvons planifier une visite lors de la collecte itinérante des RDD, qui a lieu deux fois par année à Montréal-Nord ou nous pouvons faire une tournée à l’écocentre le plus près de chez nous.

Une autre option, peut-être plus appropriée lorsqu’il est impossible de nous présenter lors de la collecte itinérante ou lorsqu’il y a la ruée printanière aux écocentres, est d’utiliser les différents points de dépôt des matières dangereuses. Plusieurs matières dangereuses disposent d’un réseau de collecte alternatif. L’encadré ci-dessous vous présente les principaux.

Dans tous les cas, il est possible d’utiliser l’application Ça va où ? en ligne ou sur son téléphone pour trouver le point de dépôt ou la collecte la plus près. Vous n’avez qu’à indiquer votre ville de résidence (Montréal-Nord) et sélectionner la matière dont vous voulez disposer. L’application vous indiquera la manière et l’endroit les plus appropriés concernant votre RDD.

Qu’arrive-t-il aux matières dont nous nous débarrassons ?

            S’il y a bien une manière d’encourager les gens à disposer correctement de leurs matières, c’est bien en leur montrant à quoi ça sert. Plusieurs matières sont revalorisables et peuvent même être régénérées à leur état d’origine. C’est par exemple le cas de la peinture résidentielle, représentant près de la moitié (+/- 47%) de tous les RDD générés au Québec.

L’association Éco-peinture a pour mission de collecter et d’acheminer à des filiales de valorisation les vieux pots et les fonds de peinture que nous leur acheminons par le biais des différents points de dépôts. La peinture peut y être recyclée et remise à un niveau de qualité suffisant pour la revente. On permet ainsi, par le recyclage de la peinture, de diminuer la production de nouvelles peintures, ce qui s’inscrit dans une vision de réduction à la source des matières, tout en s’assurant que cette matière dangereuse ne se retrouve pas au dépotoir ni dans la nature. Au total, ce sont 7 millions de kilos de peinture qui sont récupérés à travers le Québec ! Le produit fini et recyclé est revendu sous la marque Rona Eco ou Boomerang.

 Il est intéressant de noter que c’est grâce au principe de la Responsabilité élargie des producteurs au Québec, que l’on a accès à différents réseaux de dépôt. En effet, plusieurs entreprises – producteurs ou distributrices- de matières dont l’impact environnemental ou sur la santé de leur produit en fin de vie est important sont désormais tenues d’assurer la collecte et la redirection des matières vers des filiales de valorisation de ces matières. Les derniers changements apportés en 2019 ont permis d’englober plus de de produits et d’entreprises, ainsi qu’à réactualiser les cibles à atteindre en matière de récupération. Financés à l’aide d’une écotaxe sur les produits visés, les différents programmes permettent de détourner d’importantes quantités de matières de l’élimination et d’assurer leur disposition de manière sécuritaire pour nous, pour les travailleur.euse.s du secteur de la gestion des matières résiduelles et, bien évidemment, pour l’environnement.

Conclusion

            Les risques qu’imposent les résidus domestiques dangereux (RDD) en fin de vie sont importants et c’est pourquoi il est important d’en disposer adéquatement. Comme on a pu le constater, plusieurs des RDD chez soi peuvent facilement être recyclés ou valorisés. Alors, faisons un petit effort ensemble pour utiliser les services de collecte offerts et disponibles pour tous et toutes !


[1] Recyc-Québec, Les résidus domestiques dangereux Fiches informatives, En ligne, Lien.